mercredi 6 février 2013

Chapitre 24 - Une certaine vision des choses


          _ Pour finir, continua Lupin, nous avons enfin pu bouger une fois que Stella se soit écroulée. On s'est précipité sur vous, Lily était à moitié consciente, Douglas était sonnée et quant à toi, c'était horrible ; tu avais une trace noire immense qui s'étendait sur tout ton front et tes joues. Ta respiration était faible, on s'est énormément inquiété pour toi.
          _ On vous a emmenés chez Pomfresh, poursuivit Patmol, puis on lui a expliqué l'histoire en gros. On a ensuite attendu son diagnostic avec angoisse.
          _ Oui, Sirius tournait en rond comme un lion en cage en attendant les résultats, se rappela le jeune Loup-Garou. Finalement, Pomfresh est venue nous voir environ une heure après. Elle nous a informés que la petite Lily allait s'en remettre après deux ou trois bonnes nuits à l'infirmerie, qu'elle était fatiguée physiquement, magiquement ainsi que moralement et que pour le dernier point, elle devrait consulter un spécialiste.

          _ Pompom nous a ensuite confié que c'était toi le cas le plus grave. Ta magie semblait avoir voulu te détruire de l'intérieur. Le processus s'était stoppé à temps pour éviter ta mort.
          _ Grâce à Lily. On lui a demandé quand guérirais-tu et elle a été incapable de nous répondre, n'étant pas assez qualifiée. Elle a donc demandé à faire venir des spécialistes en médicomagie de l'inconscient et du rêve.
          _ Waouh ! Rien que le nom, ça en jette ! tenta de plaisanter James.
          _ Ça, tu l'as dit, mec ! s'exclama son frère de coeur en souriant en coin. En attendant d'en savoir plus sur ton cas, on a demandé des infos de la folle à McGonagall et Dumbledore qui étaient venus nous poser des questions sur tout ce qui s'était passé au cours des derniers mois. Ils nous ont assuré qu'ils nous donneraient des nouvelles de Douglas dès qu'ils auraient fait ce qu'il fallait.
          _ Peter, Sirius et moi avons veillé sur vous deux pendant trois jours. Lily a récupéré assez vite et nous a rejoints dans nos heures de veille sur toi.
          _ Après mon réveil, Dumbledore est venu nous voir et nous a annoncé que Stella allait être jugée devant la cours de justice magique pour atteinte à la vie d'autrui et corruption de magie de niveau supérieur. Selon l'analyse du psychomage, la peine pourra être soit un emprisonnement, soit un internement. Le directeur nous a aussi informé qu'elle tenait à nous délivrer un message, elle avait à cœur de présenter ses excuses à tous.
          _ Comment ont-ils fait pour la savoir coupable si vite et sans preuve ? questionna James.
          _ Parce qu'elle a tout avoué, souffla la jeune femme rousse, pressant distraitement sa main contre celle du jeune homme. Elle a clairement assumé de t'avoir mis dans le coma, avoir possédé mes rêves depuis mes quatorze ans ainsi qu'avoir contrôlé les songes de Melody, Candy, Sirius, Remus, Peter et quelques autres.
          _ Comme si ça pouvait excuser quoi que ce soit... marmonna le jeune Black dans sa barbe de quelques jours.
          _ Moi ce qui m'a le plus choqué, déclara le lycanthrope, c'est qu'elle a demandé à te voir alors qu'en plus, tu étais encore dans le comas par sa faute.
          _ Justement, elle a déclaré au professeur Dumbledore qu'elle s'en voulait terriblement. Et quand j'ai appris qu'elle les avait même implorés de l'envoyer aussi dans le comas, aux côtés de James, j'ai ri jaune. Elle n'avait qu'à y penser avant de posséder mes rêves pendant plus de trois ans et de laisser James se battre dans son sommeil. Bien sûr, Dumbledore a refusé sa requête.
          _ Il était obligé de toutes façons, dans l'enceinte de Poudlard ou pas, elle reste soumise aux lois magiques qu'elle a allègrement transgressées, constata posément Lupin. À partir de là, elle est en état d'arrestation et a été mise sous surveillance dans une des pièces du château, en attendant que la justice règle son cas. Elle a de la chance que Dumbledore la garde sous son aile sous prétexte qu'elle est jeune et qu'elle est étudiante à Poudlard.
          _ C'est notre directeur tout craché, ça ! fit remarquer Sirius à la frontière entre l'amusement et le dépit. Ses éternelles histoires de seconde chance...

James garda la bouche close. Il avait parfois honte d'avouer sa vision utopiste du monde ; il n'imaginait pas qu'un être puisse avoir un mauvais fond au départ, qu'une âme totalement noire puisse exister. Pour lui, il y avait toujours quelque chose à sauver et il pensait ça de Stella, malgré la haine qu'il lui vouait pour avoir mis en danger son amour de toujours.

La seule exception à la règle se tenait dans la personne – si on pouvait encore le qualifier comme tel – de Voldemort. Comme son nom l'indiquait à juste titre, il était mort et le jeune Potter était persuadé que toute trace d'âme n'existait plus en lui, si jamais traces il y avait eu.

          _ Enfin, soupira Lily, cessons de parler d'elle et continuons plutôt de raconter ton absence d'une dizaine de jours.

Le jeune homme acquiesça et prit fébrilement la délicate main de la jeune femme pour venir y déposer un léger baiser, doux comme une brise. Il ne savait pas vraiment quelles raisons outre l'envie l'avaient poussé à faire ce geste tendre mais les adorables rougeurs qui se placèrent sur ses pommettes lui firent cesser ses questions futiles ; ce qu'elle était belle.

          _ Donc, oui je disais que, euh... bafouilla-t-elle pendant plusieurs secondes.
          _ Rholala, l'Amour... soupira malicieusement Sirius, ce qui renforça la gêne de la pauvre Gryffondor pendant que Remus riait discrètement des taquineries du plus ténébreux des maraudeurs.
          _ On était très inquiet pour toi, raconta-t-elle en envoyant un regard noir à un Sirius imitant les petits oisillons de conte de fée. Les spécialistes sont venus nous voir et nous ont expliqué que ton esprit avait enregistré l'information qu'il était infecté et avait donc commencé sa phase de rejet puis d'auto-destruction. Notre chance résidait dans le fait que le combat n'avait pas duré suffisamment de temps pour que ta défense immunitaire ait la possibilité d'atteindre puis de détruire la totalité de ton esprit et de ta magie. Ça signifiait aussi que tu t'étais mis en état de stase, ce qui ne détériorait pas ton état mais qui malheureusement ne l'améliorait pas non plus. J'ai appris avec effroi que par conséquent, tu étais hermétique aux sorts de guérison, même les plus complexes.

Je crois qu'à ce moment-là, même les médecins étaient désemparés. Au fil des jours je me suis rapprochée de toi car même si tu ne répondais pas, j'ai pris l'habitude de te confier ce que je ressentais. J'en avais besoin puis il paraissait que ça pouvait te stimuler. Au point où on en était, il fallait tout tenter. Et finalement, au bout de ton dixième jour de comas, je te parlais comme d'habitude et j'ai eu...envie de faire plus que te tenir la main...

James entendit ses deux meilleurs amis se retenir difficilement de rire de l'éventuel double-sens de la phrase de la jeune femme. Elle fit mine de les ignorer mais son regard ne trompait personne. L'attitude de Remus et Sirius le fit rire alors que dans le même temps, le récit de Lily le touchait. Ce mélange permit à James de ne pas tomber dans l'émotion trop forte que provoquait les mots de son amour à l'intérieur de lui ; il ne se sentait pas prêt à subir de choc mental et sentimental.

          _ Je... Je me suis donc allongée auprès de toi, gardant une main dans la tienne et j'ai posé l'autre sur ton cœur puis...

Ses yeux émeraude étaient littéralement faits d'étincelles et ne cessaient de le fixer. Même les Maraudeurs avaient arrêté de rire et affichaient à présent un sourire en coin ému.

          _ Je t'ai embrassé, souffla-t-elle à la manière d'une fillette surprise en plein vol de friandises.
          _ C'est si terrible que ça, alors. plaisanta James, essayant de faire le malin pour dissimuler sa propre émotion.
          _ Idiot, murmura-t-elle en souriant légèrement.

Le jeune Potter ne put s'empêcher de penser que s'ils avaient été seuls, il l'aurait embrassée aussi puissamment que ses forces lui auraient permis ; il attendait ce moment depuis tellement de temps.

Quant à ses deux meilleurs amis, ils ne la ramenaient plus. L'attirance entre elle et lui devait se sentir à des kilomètres à la ronde. James imaginait aisément l'idée qui devait traverser leurs esprits. Pourtant, aussi étonnant que ça puisse paraître car en contradiction avec son envie la plus forte, il avait besoin de se sentir entouré par tous ses proches. Il voulait pouvoir s'assurer qu'ils étaient tous avec lui, qu'ils ne se quitteraient plus.

Ne supportant probablement plus ce petit moment de flottement, Lily se racla la gorge et reprit.

          _ Il s'est passé une chose étonnante suite à ce... baiser. Enfin, baiser... embrassade ! Enfin... non ce n'est pas ça non plus... Suite à... suite au moment où mes lèvres ont touchées les tiennes !
          _ Ah... dis-m'en plus... demanda-t-il en souriant malicieusement.
          _ Et bien... tu as serré ma main. J'étais en état de choc, ça faisait dix jours que tu ne faisais plus aucun mouvement et j'ai clairement senti de la force dans ta main. Poussée par l'adrénaline, je suis vite allée chercher le docteur Colton et il m'a demandé de refaire exactement ce que j'avais fait. J'ai commencé à paniquer intérieurement, je me suis dit « et si j'avais rêvé ? », j'avais peur d'avoir halluciné tant je voulais que tu reviennes. Mais finalement, tu as à nouveau bougé ta main en présence du médicomage. À ma proximité, tu t'éveillais. Plus je te touchais, mieux ça allait.
          _ C'est moi ou c'est tendancieux ce qu'elle raconte, notre Lily cochonne ? demanda innocemment Sirius.
          _ Rha mais t'es pas possible toi ! râla faussement la jeune femme.
          _ Qui veut toucher notre James, c'est moi peut-être ?!
          _ C'est pas parce qu'à chaque fois que tu te touches c'est sexuel que c'est le cas pour tous...
          _ Hey, ma jolie, sache que Sirius Black n'a pas besoin de se toucher, il y a toujours une main charitable pour m'aider et c'est même une main manucurée si tu saisis le sens... déclara-t-il suavement en haussant les sourcils de manière suggestive.

Le petit groupe d'étudiant ne put se retenir plus longtemps et ils éclatèrent tous de rire. Lily en avait les larmes aux yeux et Remus se retenait au lit pour ne pas tomber. Leurs nerfs lâchaient et ça faisait du bien.

          _ Vous êtes dingues et j'adore ça, constata James, quelques minutes après avoir repris son souffle.
          _ Rassure-toi, tu n'es pas radin en folie non plus. Quand on pense que tu as vu une fille sur le quai 93/4, que tu nous as dit « c'est la femme de ma vie » et que tu es maintenant liée à elle d'une manière qui dépasse même le doc' le plus calé dans son domaine...
          _ Donc, sourit James, si j'ai bien compris, tu as le pouvoir de me guérir, Lily.
          _ Oui, enfin... de faire réagir ta magie, rougit-elle.
          _ Ma magie est profondément ancrée dans mon âme, répliqua-t-il en la serrant fort dans ses bras. Et par conséquent, ta magie est aussi profondément ancrée dans ton âme.
          _ Et pour finir vous allez vous ancrez profondément l'un dans l'autre et ç...
          _ Sirius !!
          _ Oui ? répondit-t-il innocemment.

La jeune femme ne répondit que par un regard noir qui était quelque peu gâché par le sourire en coin qu'elle tentait de dissimuler.

2 commentaires:

  1. Coucou Cassy ! Juste pour te dire que je suis passée faire un tit tour sur ton blog et que je le trouve trèstrès beau ! voili voilou !!!
    Romy

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